Championnat de France XCM Serre Chevalier Briançon 18/6/2022

Grosse course d'Eric qui nous gratifie d'un beau scratch
il est 5ième dans sa catégorie
Nico Jouan a chuté. Guillaume Milard DNF peut-être par solidarité

résultats: https://my4.raceresult.com/200406/RRPublish/pdf.php?name=A_2_Protocole%20XCM%20France%7CClassementCatXCMFrance&contest=0&lang=fr

Commentaire d'Eric


Avant de vous repartager les autres résultats de ce week end ( avec beaucoup de victoires ), retour sur le championnat de France Marathon qui avait lieu samedi à Serre Chevalier,avec le compte rendu de la course d’Eric Vialat :

Nous y sommes ! Après avoir fait croire à Gaminou (Nicolas Jouan) que le parcours ne faisait que 70km, il s’y inscrit. Guillaume (Milard) descend de Paris. On se retrouve tous vers St-Etienne et on file pour une course qui s’annonce particulière étant donné les chaleurs annoncées !

Samedi 8H30. Nous sommes placés dans le fond du paquet. On n’a pas eu le droit aux dossards prioritaires. A première vue ça ne changeait pas grand-chose vu la journée qui s’annonçait. Dans les faits, c’est quand même un peu moins vrai. En effet, le départ est assez merdique, on se retrouve après 5 minutes sur un single où on passe à pied, mode bouchon. On perd beaucoup de temps et surtout on ne parvient pas à attraper les bons wagons.
Après une première bosse de presque 40’, on se dirige vers le chemin du Roy. Une petite pépite du coin, superbe balcon avec vue sur les Ecrins. Ca roule pas très vite, impossible de doubler. Il faut pendre son mal en patience.
Nico est un peu devant moi. A la sortie d’un virage, je le trouve sur le bord du sentier. Il a bonne mine. Je lui demande si tout est ok et là, il me sort cette phrase improbable : « Oui, je me suis coupé le s#@e ! ». Quoi ??? Sur le coup ça me fait rire, je me dis « mais qu’il est con ce gamin ». Persuadé que tout est ok, je continue ma route…

Direction le col de Buffère. La montée alterne piste pentue, sentier et un peu d’herbe à vache en haut. Il commence à faire chaud. Je grappille des places au train. On bascule côté vallée de la Clarée avec une longue descente. Je la connais intégralement. J’ouvre un peu les gaz, je me fais bien plaisir. Sur la toute fin de la descente, avant Névache, on roule sur un sentier avec épingles et une grosse pente en forêt. Un moment d’inattention, je bute sur quelque chose, le guidon tourne et me voilà satellisé du mauvais côté. Je chute de bien 4 ou 5 mètres en contrebas. Enorme trouille. Rien de cassé*, un joli coup sur la cuisse et une épaule qui va tirer toute la fin de course mais finalement si peu au regard de ce que ça aurait pu donner !
Je repars, le vélo est heureusement opérationnel.

On attaque le col du Granon. +1000m sur de la piste en plein cagnard. C’est un gros morceau. Là aussi je connais parfaitement la bosse. Je mets un coup de boost sur le bas, petit excès de confiance qui va me casser le moteur 15’ plus tard. La chaleur est vraiment suffocante. 4 concurrents me redoublent…mauvaise stratégie de ma part. A mi-montée, on passe près d’un torrent. Je m’arrête et je saute à la flotte, je m’arrose largement. Belle idée, je repars et très vite je sens que le moteur repart ! Je retrouve d’ailleurs le petit groupe de 4 que je vais passer. Eux en revanche ont aussi pris le coup de chaud visiblement.
Sommet du Granon, 2404m. Je fais un stop obligatoire au ravito, dernier de la course. Dans ma chute, toute la nourriture que j’avais emporté dans le maillot s’est perdue. Je m’en suis rendu compte trop tard et du coup, ça fait 4H30 que je roule sans n’avoir rien mangé. Je déglingue quelques bricoles et je file dans la superbe descente côté Serre-Chevallier. La trace est vraiment belle, étroite, de très nombreuses épingles dans de la pente, parfois pas mal de gaz où il ne faut pas tomber ! Je descends pas trop mal mais mon épaule me fait mal et je n’ose pas ouvrir en grand.
Km75. Il en reste 15. Il faut remonter au Monêtier. Ca se complique. La chaleur me casse en morceaux. Je sers les dents mais sur la toute dernière bosse, je vais passer le dernier kilomètre au ralenti. Je sens que j’ai tout puisé, je suis sec complet ! Dernière descente, je vois l’arrivée. Je la subie.
Je coupe la ligne, 5h50 pour boucler les 90km/+2950m. Je termine 44ème scratch et 5ème en master35. Pas de regrets, j’ai tout donné.

Sur la ligne, je retrouve Guillaume et Nico ! J’apprends que Nico est rentré en hélico !!! Je me sens couillon de ne pas m’être arrêté pour lui porter secours. A force de passer notre temps à raconter des conneries, j’étais persuadé qu’il m’avait dit une boutade ! Heureusement pour lui, plus de peur que de mal.

*J+1 : j’arrive à peine à lever mon bras gauche. Ca a bien du taper un peu sur l’épaule